Les différents types d'incontinence | Pour aller plus loin | Mieux vivre l'incontinence

L’incontinence fécale

Loin d’être rares, les fuites de selles affectent environ 5% de la population adulte en France (11% des personnes de plus de 45 ans)1. Parce que l’incontinence fécale suscite une gêne sociale importante, ceux qui en souffrent taisent souvent leurs symptômes. Pourtant, il existe plusieurs options thérapeutiques pour les diminuer. Afin de retrouver une qualité de vie et un équilibre, n'hésitez pas à en discuter avec votre médecin afin de trouver des solutions à votre situation.

Qu’est-ce que l’incontinence anale ?

L'incontinence anale désigne de façon globale toutes les émissions incontrôlées de gaz et/ou de selles. L'incontinence fécale en est la forme la plus fréquente et concerne uniquement les pertes de selles

L’incontinence fécale se traduit par une fuite incontrôlable et persistante de matières fécales liquides ou solides, en dehors d’une infection ponctuelle, comme une gastro-entérite par exemple.

 

Quels en sont les symptômes et les causes ?

On distingue plusieurs types d’incontinence : 

L’incontinence d'urgence ou active :

Elle se manifeste par un besoin impérieux de déféquer qui souvent ne laisse pas le temps d'atteindre les toilettes. L'incontinence d'urgence est causée par l'incapacité de contracter correctement les sphincters lorsque l'on sent le passage des selles, du fait de lésions du sphincter anal externe. 

L’incontinence passive :

La personne ne perçoit pas son besoin de déféquer et la perte de selles qui en résulte. Elle prend conscience des pertes fécales lorsque celles-ci entrent en contact avec la peau ou lorsqu’elle constate les souillures dans ses sous-vêtements. Cette forme d’incontinence est aussi souvent liée à des lésions du sphincter anal externe. 

L’incontinence d'effort :

Elle survient lorsqu'on éternue, qu'on tousse ou qu'on fait un effort physique intense. Toutes ces activités engendrent une augmentation de la pression au niveau abdominal sans contre-pression efficace au niveau anal. 

L’incontinence par regorgement ou obstructive :

Des selles bloquées dans le côlon rendent difficile le passage d’autres matières fécales. Dans ces conditions, les selles sont évacuées sous forme liquide avec des pertes difficiles à contrôler.

Pour mieux comprendre le rôle joué par les différents organes dans le processus de défécation, vous pouvez consulter notre article L’incontinence fécale : tout savoir sur le fonctionnement du système digestif. 

 

Quels sont les facteurs de risque ?

L'incontinence fécale concerne 7,5% des femmes contre 2,4% des hommes1 et augmente avec l’âge. En effet, le vieillissement entraîne une perte d'élasticité des structures anatomiques (rectum) impliquées dans le mécanisme de la continence. Le plus souvent, l’incontinence est en rapport avec une insuffisance de la fonction de l’anus. Celui-ci est peu tonique ou se contracte mal.

L'incontinence fécale peut faire suite à une pathologie hémorroïdaire ou à une intervention chirurgicale dans la région anorectale (chirurgie des hémorroïdes, des fistules ou d’une fissure anale).

Chez les femmes, l'une des causes les plus fréquentes d'incontinence fécale est une lésion obstétricale (plaie ou déchirure de l’anus) et/ou un affaiblissement du plancher pelvien après l'accouchement. Un prolapsus rectal peut aussi être incriminé.

Les fuites de matières fécales peuvent aussi s’expliquer par des dysfonctionnements chroniques du transit : des diarrhées fortes impossibles à contenir et des efforts de poussée répétées en cas de constipation opiniâtre qui occasionnent des traumatismes indirects aux nerfs du petit bassin et du périnée.

Des troubles de la commande nerveuse des muscles, conséquences de pathologies neurologiques (Alzheimer) ou d’atteintes de la moelle épinière (tétraplégie), peuvent également être à l’origine d’un défaut de continence.

 

Quels sont les traitements possibles ?

Si votre vie est perturbée par des pertes involontaires de matières fécales, parlez-en à votre médecin. Il vous conseillera sur les options de traitements les mieux adaptées à vos troubles fécaux ou il vous orientera vers un proctologue.

L’examen proctologique

Le proctologue est un hyper-spécialiste de la zone anale et rectale. Parce qu’il touche à l’intime, l’examen de l’anus, du périnée et du rectum est souvent redouté et constitue pour de nombreuses personnes un obstacle à la consultation. Pourtant, l’examen proctologique est rapide, sans douleur et permet d’identifier les différents troubles de la région ano-rectale et de mettre en place rapidement un traitement.

Les techniques comportementales

Dans certains cas, des changements du mode de vie peuvent suffire à faire disparaître les symptômes de l'incontinence fécale :  

  • soyez à l’écoute de votre corps : évitez de différer le moment d’aller à la selle ; 
  • en cas de constipation, privilégiez une alimentation riche en fibres, hydratez-vous et pratiquez une activité physique pour favoriser le transit ; 
  • en cas de selles liquides, limitez le lait, les légumineuses et les fruits secs ; 
  • réduisez la consommation de café et de tabac : ces substances ont tendance à relâcher le sphincter anal interne et à provoquer les mouvements du côlon qui entraînent la défécation (péristaltisme intestinal).  

Des exercices rééducatifs pour renforcer les muscles du périnée et du sphincter anal peuvent être mis en œuvre par un kinésithérapeute. Ils sont généralement efficaces chez les personnes sans atteintes cognitives. Deux méthodes existent : l’électrostimulation et le biofeedback.

Les traitements médicamenteux

Le type de prise en charge médicale dépend de l’origine de l’incontinence fécale. Si celle-ci est due à des diarrhées chroniques, des médicaments destinés à ralentir le transit peuvent être prescrits. Au contraire, dans le cas de constipation chronique, le recours à des laxatifs non irritants peut s’avérer bénéfique.

La neuromodulation des racines sacrées

Si les traitements conventionnels se sont avérés inefficaces votre médecin peut vous proposer un autre type de traitement. Réversible, la thérapie de neuromodulation des racines sacrées utilise un petit neuromodulateur implanté dans votre corps. Le neuromodulateur envoie de faibles impulsions électriques aux nerfs de votre dos qui commandent vos intestins, votre rectum et votre vessie. Ces stimulations vous aident à reprendre le contrôle de vos fonctions intestinales. Le neuromodulateur est aussi efficace pour traiter les problèmes d'incontinence urinaire.

La chirurgie

En cas d’incontinence fécale sévère et résistante aux traitements de première intention, des solutions chirurgicales peuvent vous être proposées. Les interventions diffèrent suivant les pathologies responsables de l'incontinence fécale ou de la constipation.

Les méthodes chirurgicales peuvent être séparées en deux catégories :  

  • celles qui améliorent la fonction en conservant l’anatomie habituelle de l’anus (sphinctéroplastie, graciloplastie, chirurgie du prolapsus ) ; 
  • celles qui reposent sur un procédé de substitution des organes (sphincter anal artificiel, colostomie).

Pour en savoir plus, retrouvez nos articles Les solutions médicamenteuses à l’incontinence fécale et Incontinence anale et solutions chirurgicales. 


Pourquoi consulter ?

Non ou mal prises en charge, les fuites fécales peuvent entraîner des complications. Les personnes âgées, fragiles, non mobiles sont particulièrement vulnérables.

En contact prolongé avec la peau, les selles peuvent perturber le manteau acide naturel protecteur de celle-ci. Les enzymes digestives résiduelles présentes dans les selles attaquent et endommagent alors la peau. Peuvent alors apparaître des démangeaisons, des brûlures et des irritations cutanées, telle que la DAI (Dermatite Associée à l’Incontinence). La DAI se caractérise par une inflammation des couches supérieures de la peau. Elle occasionne des démangeaisons, des brûlures, des douleurs et parfois des suintements et une desquamation (perte des couches superficielles de l’épiderme). Autre conséquence possible de la macération de la peau autour de l’anus : les escarres (plaies cutanées).

En raison de la proximité des zones anale et urinaire, l’incontinence fécale favorise aussi les infections de l'appareil urinaire. Composante importante de notre flore intestinale, les bactéries intestinales (de type Escheria Coli) deviennent source d’infection lorsqu’elles pénètrent dans l’urètre, puis remontent dans la vessie. Des cystites peuvent alors se développer.

Enfin, les personnes souffrant d'incontinence fécale peuvent développer des complications psychologiques (anxiété, stress, dépression). Craignant de vivre des situations embarrassantes, elles se replient sur elles-mêmes et s’isolent socialement. Moins de la moitié des personnes conernées par l’incontinence fécale en parlent à leur médecin. Pourtant, avec l’augmentation de l’espérance de vie et le vieillissement de la population, cette patologie risque d’être de plus en plus fréquente. Alors si vous êtes concerné, n’ayez pas peur de briser le tabou. Ne manquez pas le rendez-vous avec des traitements qui vous aideront à renouer avec les plaisirs de la vie.

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1Dr H. Damon, Pr C. Silvain, H. Joubert, O. Juanati, Incontinence anale, Société Nationale Française de Gastro-Entérologie, Novembre 2018 
Réf : HDBP92202308