En parler | L'essentiel sur les fuites urinaires | Mieux vivre l'incontinence

Lever le tabou de l’incontinence

Bien que 5 millions de personnes souffrent d’incontinence1 en France, le sujet reste tabou dans notre société. 53 % des personnes incontinentes considèrent les fuites urinaires comme tabou.2 Même légères, les fuites urinaires peuvent profondément altérer le quotidien et la qualité de vie des hommes, des femmes mais aussi des adolescents et des enfants qui en souffrent. Parce qu’elles se sentent honteuses, beaucoup de personnes taisent leurs symptômes et se replient sur elles. Pourtant, oser aborder le sujet, c’est l’assurance de retrouver votre sérénité ou d’aider un proche à bénéficier d’une prise en charge adaptée.

Deux hommes échangeant de façon joviale pendant une pause café. Visuel pour illustrer la nécessité de briser le tabou de l’incontinence.

Pourquoi est-il si difficile de parler d’incontinence ?

L’incontinence touche à l’intimité et véhicule des images négatives : elle symbolise, dans l’imaginaire collectif, la perte de contrôle, le vieillissement, la dépendance, ou même une sorte de retour à la petite enfance. Alors que le jeune enfant est fier le jour où il ne mouille plus ses couches, l’adulte qui ne parvient plus à maîtriser ses sphincters, éprouve un sentiment de honte.

Diminution des activités sociales, perturbations émotionnelles, troubles du sommeil (en cas de nycturie) : les fuites urinaires peuvent avoir un impact important sur la qualité de vie et les personnes qui en souffrent n’osent pas en parler. Beaucoup de personnes âgées estiment qu’il s’agit d’une conséquence normale et inéluctable du vieillissement et sont convaincues qu’il n’existe aucun moyen d'agir sur leurs fuites urinaires. D’après l’Association France Urologie, un tiers seulement des personnes concernées par un problème lié à l'incontinence consultent.3

 

Pourquoi parler de ses fuites urinaires ?

Les personnes touchées par les fuites urinaires on tendance à s'isoler et à se couper des autres, réduisant ainsi leurs activités sociales. Les sorties au restaurant, au cinéma, au théâtre font peur : “Si j’ai une envie irrépressible d’aller aux toilettes ?”, “Si j’ai un “accident” qui se voit ? “Si je sens l’urine ?”. Les personnes atteintes d’incontinence peuvent également abandonner leurs activités sportives, par peur d’engendrer des fuites urinaires. Sur un plan intime, elles sont susceptibles de se fermer à toute vie sexuelle, redoutant d’être incommodées par des besoins urgents d’uriner lors de l’acte. 43 % des personnes touchées par l’incontinence n'ont jamais osé en parler avec leur partenaire.2

En s’isolant, les personnes atteintes d’incontinence espèrent dissimuler leur soucis de fuites urinaires, mais c’est l’inverse qui risque de se produire : le sentiment d’exclusion peut se renforcer et il sera plus difficile de briser le silence.

À qui peut-on parler de ses problèmes d’incontinence ?

L'incontinence ne disparaît pas d'elle-même, il est donc essentiel de consulter. Osez parler de vos difficultés. Cela vous permettra de trouver une solution adaptée à votre situation et de retrouverer bien-être et qualité de vie.

Le médecin traitant

L’incontinence n’est pas une maladie, mais il s'agit tout de même d’un sujet médical. Votre médecin examinera la question sous un angle professionnel, sans aucun jugement. Il n’y a donc aucune appréhension à avoir. Sur la base d’un dialogue et d’un examen clinique, il posera un diagnostic sur votre type d’incontinence. Au besoin, il vous fera passer des examens complémentaires et vous orientera vers un spécialiste. Si l’idée de vous rendre chez le médecin spécifiquement pour cette raison vous gêne, abordez la question à l’occasion d’une consultation de routine par exemple.

Les spécialistes

L’urologue est le spécialiste de référence pour tous les problèmes urinaires et traite indistinctement les hommes, les femmes et les enfants. Le gynécologue peut quant à lui prendre en charge l’incontinence urinaire de la femme.

Le pharmacien

Ce professionnel de proximité a un rôle essentiel de conseil, d’écoute et de discrétion. Vous pouvez lui faire part de votre soucis de fuites urinaires. Il pourra vous proposer différentes protections adaptées ou vous orienter vers un professionnel de santé.

Les associations

Les associations de patients peuvent également vous être d’une aide précieuse. Vous pourrez y discuter avec des personnes ayant rencontré les mêmes difficultés. Si elles ne sont pas habilitées à poser un diagnostic, elles sauront comprendre les moments difficiles que vous traversez et vous apporteront un soutien moral. Voici quelques associations :

  • L’Association “Parlons pipi sans tabou”, se veut être une référence auprès des personnes atteintes d’incontinence urinaire en leur apportant des informations sur les traitements et solutions existantes.
  • L’Association “Femmes pour toujours”, dédiée à l’information et à l’écoute des femmes ménopausées.
  • L’Association française d’urologie, en plus de l'information qu'elle propose, a pour mission de sensibiliser et donc de parler avec plus de facilité des fuites urinaires.

Enfin, même si c’est sans doute l’étape la plus difficile, parler de votre incontinence à votre entourage vous ôtera un véritable poids. Vous n’aurez plus besoin de le cacher et votre vie sociale et affective s’en trouvera nettement améliorée.

12018 - Etude de cadrage - KANTAR TNS pour HARTMANN
2Étude Edelman Intelligence - Breaking the Silence : A European Report pour HARTMANN 2019.
3Communiqué de presse, Incontinence, levons les tabous sur les fuites urinaires, Association France d’Urologie, 15 mars 2021 
Réf : HDBP46202305 

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