Les solutions contre l'incontinence fécale | Les solutions | Mieux vivre l'incontinence

Quelles solutions médicales pour l'incontinence fécale ?

L’incontinence fécale désigne l’incapacité à contrôler la défécation, c'est-à-dire à retenir ses selles. Elle affecte 1 million de personnes en France1. S'il survient plus fréquemment chez les personnes âgées vivant en maison de retraite, ce trouble touche aussi des plus jeunes. Malheureusement, les personnes taisent trop souvent leurs symptômes. Pourtant l’incontinence anale peut être la plupart du temps corrigée grâce à différentes approches thérapeutiques, ainsi que part des traitements médicamenteux.

Un professionnel de santé échange avec un patient sur le traitement de l’incontinence fécale

Quelles sont les causes de l’incontinence fécale ?

Les causes de l’incontinence fécale sont multiples. Souvent idiopathique (c’est-à-dire sans cause médicale diagnostiquée), elle peut être secondaire à un trouble du transit intestinal ou à différentes pathologies anales (de type lésion, malformation ou maladie). Pour en savoir plus vous pouvez consulter notre article Incontinence fécale : tout savoir sur le fonctionnement du système digestif [lien].

À noter également : les femmes sont plus souvent touchées que les hommes. 7,5% des femmes contre 2,4% des hommes1 du fait de séquelles de traumatismes obstétricaux, de la constipation ou des troubles de la statique pelvienne (apparition de prolapsus encore appelés descentes d’organes).

 

A qui s'adressent les traitements médicamenteux ?

Si vous êtes sujet à l’incontinence fécale, vous devez impérativement consulter un médecin. Seul un diagnostic médical vous permettra de bénéficier d’un traitement adapté. 

Ainsi, si vos fuites ne sont pas dues à une lésion sphinctérienne qui pourrait être corrigée par la chirurgie, votre médecin pourra vous prescrire des médicaments.

Le traitement médicamenteux vise à améliorer le contrôle anal par :

  • le changement de consistance et de volume des selles;
  • le temps de transit intestinal;
  • les habitudes défécatoires (position aux toilettes, efforts de poussée improductifs, besoins différés).

Des médicaments pour lutter contre la constipation

L’incontinence fécale passive est souvent associée à une constipation chronique. Dans ce cas, des laxatifs peu irritants peuvent compléter une évacuation jugée insuffisante.

La régularisation du transit intestinal passe aussi par des modifications du régime alimentaire et de l’hygiène de vie :

  • consommer des fibres en plus grande quantité (céréales complètes, légumes secs ou bananes);
  • s’hydrater suffisamment (mais éviter les boissons alcoolisées et à base de caféine);
  • lutter contre la sédentarité. La pratique régulière mais non intensive de la marche, de la natation et du cyclisme est fortement recommandée pour réveiller la fonction intestinale.

Des médicaments pour freiner les impériosités fécales

L’incontinence fécale active, quant à elle, s’accompagne fréquemment de diarrhée. Pour différentes raisons, la réabsorption d’eau par le tube digestif est insuffisante.

Les traitements proposés visent à :

  • ralentir le temps de transit intestinal (par la prise d’anti diarrhéiques) ;
  • absorber les liquides et lier les selles (par la prise de médicaments à base de pectine et/ou d’argile) ;
  • renforcer la tonicité des muscles autour de l’anus.

La thérapie cellulaire

La thérapie cellulaire est une nouvelle piste de traitement prometteuse puisque 60% des patients qui en ont bénéficié ont constaté une amélioration de leurs symptômes2.

Un groupe de chercheurs de l’Inserm, associés au CHU de Rouen, ont en effet mis au point une thérapie qui consiste à injecter des cellules souches adultes (myoblastes), afin de reconstituer du muscle dans la partie située autour de la zone anale.

Les bilans réalisés après l’injection de cellules souches sont très encourageants : Le bilan des essais cliniques a démontré chez les participants de l’étude une amélioration de la fonction sphinctérienne.

Le traitement est très bien toléré et suscite de nombreux espoirs de guérison pour les années à venir. L’Inserm devrait maintenant tester ce traitement sur un échantillon de patients beaucoup plus large.

Quelle que soit la cause de votre incontinence, respectez le plan de soins mis en place par votre médecin. Ajustements diététiques, prise de médicaments, réapprentissage de la défécation, rééducation du périnée ou du sphincter anal [lien vers l’article] ou intervention chirurgicale [lien vers l’article] : le retour à la continence passe souvent par la combinaison de plusieurs solutions thérapeutiques.

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1Dr H. Damon, Pr C. Silvain, H. Joubert, O. Juanati, Incontinence anale, Société Nationale Française de Gastro-Entérologie, Novembre 2018
2Incontinence anale : une nouvelle thérapie pour une maladie taboue, Inserm, 30 mai 2017
Réf : HDBP77202307