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Incontinence : les risques du sport intensif

Si une activité sportive régulière aide à se maintenir en bonne santé, la pratique intensive de sports à impact peut entraîner des risques de fuites urinaires. Particulièrement exposées, les sportives de haut niveau sont très nombreuses à développer des symptômes d’incontinence urinaire d’effort. Parce que le sujet est tabou, l’information et la prise en charge restent encore insuffisantes. De ce fait, les sportifs concernés sont contraints de réduire leurs entraînements voire, dans certains cas, d’y renoncer. Pourtant des solutions existent.

Une femme tapant dans un sac de boxe avec sa jambe lors d’une séance de kickboxing. Visuel pour illustrer la pratique intensive de sport à impact pouvant entrainer des fuites urinaires.

Pourquoi le sport intensif est-il un facteur aggravant d’incontinence ?

L’incontinence n’est pas une maladie mais le symptôme d’un dysfonctionnement du système urinaire. Parmi les différents types d’incontinence existant, il en est un qui affecte tout particulièrement les sportifs : l’incontinence urinaire d’effort.

L’incontinence d’effort désigne des fuites involontaires d’urine, non précédées du besoin d’uriner, survenant à l’occasion d’un effort tel qu’une toux, un rire, un éternuement, un soulèvement de charges ou toute autre activité physique augmentant la pression intra-abdominale.

 

Les facteurs de risque

Les fuites urinaires à l’effort concernent majoritairement la population féminine. Une femme incontinente sur deux souffre d’incontinence d’effort1. Leur physiologie et les étapes de vie qu’elles traversent rendent les femmes particulièrement sensibles à ce type de trouble. Parmi les facteurs possibles de ce trouble, il est possible de citer :

  • la grossesse et l’accouchement qui sont des causes de fragilisation du périnée;
  • l’âge : les bouleversements hormonaux de la ménopause induisent un affaiblissement des tissus et des muscles, le plancher pelvien n’assure plus aussi bien son rôle de soutien des organes pelviens (vessie, rectum, intestins, utérus);
  • le poids : en cas de surpoids ou d'obésité, la vessie, les muscles du plancher pelvien et les muscles des sphincters urétral et anal sont soumis à une pression constante. Cela entraîne des lésions musculaires et nerveuses des muscles du plancher pelvien qui deviennent alors incapables de compenser des augmentations de pression brusques au niveau de l’abdomen.  

 

Les facteurs spécifiques à la pratique sportive

  • L ’intensité : on parle de pratique intensive d’un sport à partir d’une séance quotidienne de plus d’une heure et demie. Ainsi, les athlètes qui pratiquent un sport en compétition sont plus exposés que les sportifs amateurs.
  • Le type de sport : la pratique des sports à fort impact est plus à risque.
  • Les troubles du comportement alimentaire, telle que l’anorexie athlétique, peuvent entraîner une carence en oestrogènes. La prévalence de l’incontinence d’effort chez ces sportives est de 49,5% contre 38,8% chez celles ne présentant pas de troubles du comportement alimentaire2. L’appareil urinaire étant sensible au taux d’oestrogènes, une insuffisance de ces hormones pourrait venir expliquer la prévalence de l’incontinence urinaire d’effort. 

Une sangle abdominale “trop” musclée

Chez les sportives, la sangle abdominale, très tonique, exerce une pression indirecte sur le plancher pelvien. De plus, les activités physiques qui occasionnent des sauts répétés multiplient encore la pression abdominale. Avec le temps, cette mécanique d’hyperpression intra-abdominale finit par produire un déséquilibre entre une musculature abdominale surdéveloppée et un plancher périnéal insuffisamment musclé.


Quels sont les sports à risque ?

Les sports les plus à risque sont ceux qui sollicitent la sangle abdominale ou qui entraînent des chocs ou des impacts répétés sur le périnée

Une étude portant sur 291 athlètes de haut niveau montre que les disciplines les plus exposées sont la gymnastique (56 %), le ballet (43 %), l’aérobic (40 %), le badminton (31 %), le volley-ball (30 %), l’athlétisme (25 %), le handball (21 %) ou le basket-ball (17 %).3

Si la prévalence (mesure de l’état de santé d’une population dénombrant le nombre de cas de pathologie sur une période donnée) est quasi nulle chez les golfeuses et les nageuses, les trampolinistes sont, d’après une étude menée en Suède, 80% à souffrir de fuites à l’effort.4

Pratiqués de manière trop intensive, le tennis, les sports de glisse et la course à pied multiplient également les risques de développer des troubles urinaires tandis que les activités comme la marche, la natation, le vélo, les sports de rame, le golf ou le roller ont une incidence très faible en termes de fuites urinaires.

À noter que les fuites urinaires peuvent survenir plusieurs années après avoir cessé la pratique d’un sport.


Comment prévenir et traiter l’incontinence chez les sportifs ?

Pourtant, il suffit souvent d’en parler à un professionnel de santé pour bénéficier d’une prise en charge adaptée.

La sensibilisation auprès des sportifs

La prévention repose sur une éducation à la santé du périnée (risques, exercices adaptés, verrouillage à l’effort), un travail sur les muscles profonds, la respiration, la prise de conscience abdominale et les transverses en s'inspirant du Pilates et de la rééducation périnatale chez les femmes qui viennent d'accoucher. La connaissance des sports à risque et des règles hygiéno-diététiques pour lutter contre la constipation doivent venir compléter ce programme.

Le médecin traitant et le médecin du sport ont un rôle majeur à jouer. La consultation de réalisation du certificat de non contre-indication à la pratique sportive doit permettre de dépister d’éventuels troubles urinaires, diffuser les bonnes pratiques et parler des techniques de rééducation.

Par ailleurs, les coachs doivent être sensibilisés afin de privilégier, dans leur travail de préparation physique, le gainage statique au travail “en force” des abdominaux. En parallèle, il faut également sensibiliser les parents des athlètes car ils peuvent aussi jouer un rôle.

Le milieu du sport de haut niveau est de plus en plus exigeant avec ses jeunes  athlètes. Les sportives en pleine puberté encaissent de plus en plus d'impacts. L’efficacité de la prévention des fuites urinaires repose donc sur la mobilisation de tous les adultes qui les entourent.

Les techniques de rééducation

La rééducation périnéale peut être réalisée par un kinésithérapeute ou une sage-femme sur prescription médicale. Elle repose sur plusieurs méthodes :

  • La méthode manuelle : elle a pour but de tonifier la musculature pelvienne et de rendre conscient et efficace le verrouillage périnéal en cas d’effort. Cette technique permet une prise de conscience des mauvaises habitudes, notamment l’inversion de commande (poussée abdominale vs contraction du périnée) et les co-contractions (abdominaux, adducteurs, fessiers).
  • Le biofeedback : une sonde vaginale associée à un signal de rétrocontrôle sonore ou visuel permet de matérialiser le relâchement ou la contraction du périnée et ainsi d’améliorer la prise de conscience des fonctions du périnée. 

À la rééducation périnéale doivent être associés des exercices de renforcement abdominal et un travail sur la statique lombo-pelvienne.

L’incontinence urinaire chez la sportive étant en partie due à une hyperpression abdominale, il est indispensable de renforcer la musculature profonde. Les abdominaux type “crunch” (les mouvements où l'on coince ses pieds et où on se relève d'un coup) sont à éviter. Pour diminuer l’hyperpression abdominale mieux vaut opter pour un travail de gainage.

Un travail sur l’équilibre lombo-pelvien viendra avantageusement compléter les autres exercices. L’accent sera mis sur le travail de rétroversion du bassin pour lutter contre l’hyperlordose (exagération de la courbure du dos au niveau des lombaires) et ainsi mieux répartir les forces intra-abdominales. La correction de la courbure lombaire améliorait les contractions périnéales dans la plus part des cas. 

Un accessoire pour gérer les petites fuites

Si l’incontinence est très modérée, l’utilisation occasionnelle de pessaires permet de vivre sereinement un événement sportif. Ces dispositifs intravaginaux font “remonter” tous les organes.

Les autres approches thérapeutiques

En cas d’échec des traitements de première intention et devant une incontinence invalidante, tant sur les plans psychologique, sexuel que social, la pose de bandelettes sous-urétrales (TOT ou TVT) par voie chirurgicale pourra être proposée.

La pratique d’un sport de haut niveau ou intensif nécessite un suivi médical spécifique. Pour que vos symptômes soient pris en charge de manière efficace, il est recommandé d’aborder le sujet avec un professionnel de santé dès les premières fuites.

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1Rapport sur le thème de l’incontinence urinaire, Ministère de la Santé et des Solidarités – avril 2007 
2Bo K, Borgen JS. Prevalence of stress and urge urinary incontinence in elite athletes and controls.Med Sci Sports Exerc 2001 
3Thyssens HH, Clevin L, Olesen S, Lose G. Urinary incontinence in elite female athletes and dancers. Int Urogynecol J Pelvic Floor Dysfunct, 2002. 
4Eliasson K, Larsson T, Mattsson. Prevalence of stress incontinence in nulliparous elite trampolinists. Scand J Med Sci Sports, 2002. 
Réf : HDBP80202307