Qu’est-ce que le périnée ?

Constitué de muscles et de ligaments, le périnée féminin forme une sorte de hamac, situé dans le bas du ventre, entre le pubis et le coccyx.  

Son rôle principal est d’amortir les nombreuses pressions abdominales subies par le corps au quotidien, pour maintenir en place les organes du petit bassin : la vessie, le rectum, les viscères et l’utérus. D’où son autre nom de plancher pelvien.  

Le périnée joue également un rôle fondamental dans les fonctions urinaires et fécales. Un périnée tonique se traduit par une compression efficace des sphincters, permettant notamment de retenir une envie pressante d'uriner. Enfin, le tonus du périnée contribue aux sensations de plaisir de la femme lors des rapports sexuels. 

Percé de trois orifices (l’urètre, le vagin et l’anus), le périnée féminin est d’autant plus vulnérable et les risques de dommages périnéaux sont plus nombreux.

 

Qu’est-ce que la faiblesse périnéale ?

Généralement tonique, le périnée peut se relâcher, entraînant une incontinence urinaire ou fécale. Un phénomène qui s’explique par des causes physiologiques et comportementales. 

Ainsi, les changements que la femme subit dans son corps au cours de sa vie peuvent particulièrement malmener ses muscles pelviens.   

• Les neuf mois de grossesse et l’accouchement mettent à rude épreuve le corps de la femme.
• Le changement hormonal de la ménopause (déficit en œstrogènes, baisse de sécrétion de collagène) provoque une perte de soutien des organes pelviens et un affaiblissement des muscles, y compris du muscle appelé sphincter qui assure la fermeture de la vessie.

Outre ces facteurs biologiques, le mode de vie des femmes peut également contribuer à aggraver la perte de tonicité naturelle du périnée. Ainsi de :  

• la pratique intensive de sports d’impacts (jogging, équitation …);
• le port de charges lourdes;
• le tabagisme et la consommation de café;
• les prises de poids ou les amaigrissements trop rapides;
• la prise d’antidépresseurs.

 

Pourquoi consulter  ?

Un périnée en bonne santé participe à une meilleure qualité de vie. La plupart du temps, les troubles urinaires surviennent lors de la grossesse. C’est à ce moment que les femmes prennent conscience de leur périnée et comprennent l'importance de le tonifier. Ainsi il est essentiel d’anticiper la rééducation afin de limiter l’incontinence, des envies impérieuses d’uriner, des gaz vaginaux ou une baisse des sensations sexuelles. 

Muscler son périnée chez soi peut se faire à tout âge et à toute période de la vie. Cependant, lorsque l’on commence à être alertée par des fuites urinaires, il est préférable de consulter son gynécologue ou son médecin traitant. Ils sauront vous orienter vers une sage-femme ou un kinésithérapeute spécialisé qui vous proposera la méthode la plus adaptée à votre situation.

 

En quoi consiste la rééducation périnéale chez la femme ?

En fonction du degré de relâchement de votre plancher pelvien, une méthode ou une combinaison d’exercices peuvent vous être conseillées pour vous permettre de réduire ou d’en finir avec les fuites urinaires. 

La rééducation manuelle du périnée

Via un toucher vaginal, la sage-femme ou le kinésithérapeute exerce des pressions légères pour indiquer à la patiente les muscles qu’elle doit contracter.  

Pour augmenter l’efficacité de ces exercices il peut être proposé à la patiente de visualiser des images mentales (fermer une grille, laisser entrer une vague…),  voire de bénéficier en complément de séances de biofeedback.  

Le biofeedback (aussi appelé rétroaction biologique ou rétrocontrôle)

L’objectif de cette technique de rééducation du périnée est de faire prendre conscience aux patientes de leur capacité à contrôler consciemment les différents muscles périnéaux grâce à l’utilisation d’une sonde vaginale munie de capteurs reliés à un ordinateur. Ce dernier enregistre et retranscrit via des images ou des signaux sonores l’activité musculaire dans la zone pelvienne, permettant ainsi aux femmes d’apprendre à gérer et cibler la puissance et la durée de leurs contractions. Proposée aux jeunes mamans dans les 3 mois qui suivent leur accouchement, cette thérapie s’adresse également aux personnes concernées par l’incontinence d’effort. 

La durée du traitement dépend des besoins de la personne et s’étale en général sur une période comprise entre 4 et 8 semaines.