Les maladies chroniques un facteur aggravant d'incontinence

De multiples facteurs ou pathologies peuvent provoquer des fuites urinaires : la grossesse, un accouchement difficile, la ménopause, les troubles hormonaux, les troubles ou le cancer de la prostate, les lésions ou maladies neurologiques sont depuis longtemps identifiées comme des causes d’incontinence.

Depuis une étude, réalisée par un groupe de chercheurs de l’Université de l’Alabama et publiée dans la revue internationale British Journal of Urology, les maladies chroniques comptent désormais parmi les causes possibles d’incontinence. L’étude qui portait sur un échantillon de 3 800 femmes sujettes à des fuites urinaires (données récoltées entre 2005 et 2011 aux Etats-Unis) a permis de mettre en évidence que seulement 11% des patientes incontinentes ne souffraient d’aucune autre pathologie¹.

Quel type d’incontinence correspond à chaque maladie chronique ?

L’étude a permis de déterminer les principales pathologies chroniques incriminées comme facteurs de risque d’incontinence :

• Les personnes présentant un risque cardiovasculaire récent (hypertension artérielle) ou sujettes à l’hypercholestérolémie (un taux de cholestérol anormalement élevé) sont plus enclines à développer une incontinence d’effort légère;
• Les personnes concernées de longue date par des maladies cardiovasculaires présentent des symptômes d’incontinence par impériosité (fuites urinaires précédées d’un besoin urgent et irrépressible d’uriner);
•  Les maladies pulmonaires (en particulier l’asthme) accroissent les risques d’incontinence urinaire d’effort, de légère à modérée.

Prise en charge de l'incontinence urinaire en cas de maladie chronique

Selon les chercheurs de l’Université d’Alabama, les découvertes de cette étude signifient également qu’on pourrait prévenir plus efficacement et plus précocement les fuites urinaires chez les personnes qui présentent des symptômes de certaines maladies chroniques.

Inversement, identifier précocement les personnes atteintes d’incontinence aiderait à agir plus tôt sur certaines pathologies chroniques réversibles (telles que l’hypertension, l’hypercholestérolémie ou l’asthme).

Attention toutefois à ne pas associer systématiquement incontinence urinaire et maladie. Les troubles urinaires peuvent n’être que temporaires et ne sont pas toujours synonymes de pathologie. Inutile de s’alarmer aux premières pertes d’urine involontaires.

Cependant, dans tous les cas, une consultation s’impose. Grâce à un diagnostic précoce vous bénéficierez d’une meilleure prise en charge de vos symptômes urinaires et si vous êtes dans ce cas, de votre pathologie associée.

Cet entretien médical sera aussi l’occasion de corriger les habitudes de vie qui constituent un terrain propice au développement conjoint de l’incontinence et de certaines maladies. Le tabagisme, la sédentarité, une alimentation trop riche en graisse et/ou trop pauvre en fibre, ou encore le stress, sont des facteurs aggravants.

Parce que l’incontinence peut être associée à un sentiment de honte et de perte de contrôle, les personnes concernées peinent très souvent à en parler à leur médecin. Pourtant, oser sortir du silence est la première étape d’une prise en charge efficace. En effet, de nombreuses approches thérapeutiques existent. Mises en place rapidement, elles optimisent les chances d’en finir avec les fuites urinaires.