Comment repérer l’incontinence d’un proche ?

Depuis quelque temps, vous avez remarqué des changements de comportement chez l’un de vos proches. Dans les réunions familiales ou amicales, il ne semble plus s’amuser autant, il est parfois un peu absent. Au cours du repas, il lui arrive de s’absenter plusieurs fois. Vous constatez qu’il a même modifié ses activités sociales : il ne voit plus aussi souvent ses amis, va moins au cinéma et stresse à l’idée de sortir plusieurs heures. Vous l’avez même déjà vu mettre des vêtements de rechange dans son sac.

Si, au début, vous n’avez pas fait le rapprochement entre tous ces petits changements, aujourd’hui, vous en êtes presque convaincu : votre proche est confronté à l’incontinence et vous avez vraiment la sensation que cela le rend triste et anxieux.

Comment évoquer le sujet ?

Les differents types d incontinenceParce que l’incontinence est un sujet qui relève de l’intimité, il est nécessaire de faire preuve de discrétion. N’essayez pas de prendre votre proche en défaut ou de le convoquer pour discuter. Attention également à ne pas l’infantiliser : parlez-lui d’adulte à adulte, avec tendresse certes, mais surtout sans condescendance. Vous risqueriez de le blesser ou de le braquer.

Réfléchissez au moment opportun pour amorcer la conversation. Profitez par exemple d’un moment de complicité : un déjeuner en tête à tête, une séance de jardinage ou de bricolage…Choisissez un moment où vous vous sentez bien tous les deux et où vous savez que vous ne serez pas dérangés.

Ensuite, plutôt que des phrases du type “Tu es devenu incontinent”, “Tu dégages parfois une odeur d’urine”, essayez autant que possible de poser des questions plutôt que de formuler des affirmations et optez aussi pour des phrases qui commencent par “Je”. Vous pouvez par exemple lui dire : “J’aimerais parler d’un sujet délicat avec toi” puis sans prendre les choses à la légère, essayez de présenter des explications objectives qui aideront à dédramatiser la situation. Vous pouvez lui expliquer que les fuites urinaires peuvent relever d’un problème mécanique, qu’il y a différents types d’incontinence et qu’il existe des solutions permettant de gérer et de réduire ce désagrément. Indiquez-lui aussi que dans tous les cas, il est conseillé de s’orienter vers un professionnel de santé.

En gardant vous-même un ton naturel, vous avez de bonnes chances de décomplexer votre proche et de l’aider à s’ouvrir sur ses problèmes de pertes d’urine. Soyez compréhensif et laissez-lui la possibilité de s’exprimer. Peut-être saisira-t-il ce moment pour vous confier des émotions douloureuses. Soyez prêt à l’écouter et à le réconforter mais veillez à ce que votre compassion ne soit pas vécue comme de la pitié.

Et après ?

Ensuite, tout dépendra de son attitude.

Il fait la sourde oreille ? N’insistez pas. Montrez-vous patient. Votre objectif ne doit pas être de convaincre votre proche immédiatement. Il aura peut-être besoin de temps pour assimiler et accepter son problème. Même s’il refuse d’en parler, votre discours va peut-être l’aider à sortir du déni. Essayer de vous mettre à la place de votre proche vous permettra de comprendre les émotions de colère et de tristesse qui peuvent le traverser. Qui sait, si vous étiez dans la même situation que lui, vous auriez peut-être la même attitude. Toutefois, si vous constatez que la situation ne s’améliore pas, vous pourrez réaborder le sujet plus tard.

Il est soulagé que vous ayez osé en parler et se confie à vous ? Laissez-le parler librement, sans l’interrompre. Assurez-vous ensuite que votre proche souhaite connaître les éventuelles solutions qui se présentent à lui. Là aussi, des conseils non sollicités peuvent être ressentis comme infantilisants et intrusifs. C’est à votre proche de décider d’agir. S’il est disposé à écouter vos recommandations, mettez en avant la nécessité d’obtenir le diagnostic d’un médecin, d’un urologue (ce spécialiste du système urinaire reçoit aussi bien les femmes que les hommes) ou d’un gynécologue. Proposez-lui de prendre rendez-vous s’il n’ose pas, voire de l’accompagner s’il le souhaite. Validez chaque étape avec lui pour qu’il ne se sente pas « dépossédé » de la situation.

Votre proche vous confie qu’il porte déjà des protections ? Peut-être ne sont-elles pas adaptées. Conseillez-lui de les changer plus régulièrement ou d’essayer un autre modèle. Indiquez-lui que les serviettes hygiéniques ne permettent pas de protéger la peau des irritations et des sensations de brûlures et qu’elles ne représentent pas une solution efficace contre les fuites et les odeurs. Soulignez le fait que des marques comme HARTMANN offrent la possibilité de tester plusieurs échantillons¹.

Dans tous les cas, prenez le temps de rassurer votre proche. Rappelez-lui qu’il n’y a pas de honte à avoir et qu’il n’est pas le seul dans cette situation (plus de 5 millions de personnes en France de tout âge sont concernées par les fuites urinaires²). Assurez-le que vous ne le jugez en aucun cas et que vous vous inquiétez de son bien-être avant tout.

Et vous dans tout ça ? Dans certains cas ce n’est pas facile de voir ses proches vieillir, de réaliser qu’ils commencent à avoir besoin d’aide, de trouver les bons mots. N’hésitez pas à en parler à vos amis et/ou à votre médecin, pour ne pas rester seul avec vos questionnements.